lundi 25 mai 2009

Un Barbier de qualité

Et si c'était lui l'exception culturelle française ? Si c'était Christophe Barbier, le directeur de la rédaction de l'Express ? On l'aime ou on le déteste. Son côté propre sur lui, ses opinions néo-libéralo-conservatrices (et oui ça existe), son omniprésence médiatique, ses cravates improbables. Héritier d'Alain Duhamel côté coiffure et de Jean Pierre Elkabbach côté écharpes mais unique et tellement libre dans ses analyses politiques et sociologiques. Son éditorial de la semaine dans l'Express intitulé "Le cheval et les chiens" est un modèle d'argumentaire inédit en faveur des nouvelles technologies multimédias de la communication. Il est en effet bien le seul parmi tous les leaders d'opinion, patrons de presse et autres artistes-penseurs germanopratins à déclarer "qu'avec Internet, nous vivons un printemps et non un hiver de la culture". Une démonstration qui s'appuie sur une réflexion objective et lucide et des paramètres imparables que corrobore d'ailleurs l'étude que Google et Médiamétrie ont réalisé à l'occasion du Festival de Cannes et qui démontre que 75% des spectateurs des films à succès ont été influencés par ce qu'ils en ont vu et appris sur Internet. Ce qui fait dire à Christophe Barbier que "La toile est l'alliée des toiles" et que si les musées, les expositions et les salles de spectacles battent des records d'affluence, c'est souvent grâce aux supports numériques et au "buzz" qu'ils ont provoqué. Selon lui, "la vie artistique n'est plus linéaire, mais en réseau, maillage sans cesse renouvelé d'idées et d'audaces, de références et de rajouts". Un discours et une lucidité tellement rares et qui peuvent s'adapter à bien des domaines. A commencer par l'information qui ne saisit pas encore toutes les opportunités que propose le multimédias. Et je ne saurai trop recommander à mesdames et messieurs Mitterrand, Amaury, Lagardère, Beytout, Tavernost...de lire l'édito de Christophe Barbier en remplaçant simplement les mots Art et Culture par Information et Oeuvre par Presse. L'évidence du discours de Barbier leur sauterait aux yeux. Ca donnerait notamment: "L'information ne sera jamais plus un monde clos, plus jamais la presse ne sera une sphère homogène...Le changement est l'essence de l'information, l'inédit, son oxygène et le futur, la seule conjugaison qui préserve son éloquence".

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